Nouvel an à Ksar El Barka

Nouvel an à Ksar el Barka
A Ksar el Barka (en arabe: كصر البركة ), la ville,
fondée en 1690 par la tribu des Kounta, s'impose
toujours fortement. Si les toits sont absents, les
magnifiques édifices de pierres sèches ont résisté
au temps et à l'ensablement pour donner
aujourd'hui une image étonnement émouvante.
Nous sommes dans le centre de la Mauritanie,
dans le Tagant, à une soixantaine de kilomètres
de N'Beka, par une piste qui a elle seule vaut le
chemin.
C'est l'hiver, un vent froid chargé de sable balaie la brousse, le ciel paraît plombé. Mais on est saisit par la beauté des paysages du Tagant, due à cette étrange collision de crêtes de roches noires, de creux de sable blond, de regs, de champs, qui se fondent, se succèdent, se remplacent. La piste n'est pas facile, jusqu'au petit village de Beniniar. Elle est extrêmement difficile ensuite, donnant souvent l'impression de se fourvoyer à
l'assaut d'amoncellements de roche infranchissables. Mais elle passe ! Le chauffeur la négocie avec maestria : il la connait bien, il l'a construite, avec les villageois de Beniniar. Probablement l'émotion ressentie en parcourant les ruelles de Ksar el Barka vient aussi de là : les descendants sont toujours là, regroupés en minuscules villages ou nomadisant sous leur kaima, faisant vivre la région de leurs troupeaux et de leurs champs.

Surplombant la batha, vaste rivière de sable, la ville témoigne du sens de la beauté de ses bâtisseurs, par le choix et la maitrise des roches, par les murs décorés. La forêt de piliers ronds qui ornait probablement la mosquée est vraiment un lieu magique. Le soir, bien abrités aux pieds des acacias bordant la batha, réchauffés par un petit feu de bon bois, dans le grand silence du désert, sous la protection rêvée de la ville, et celle bien réelle des quelques tentes nomades à une demie-heure de marche en amont, que désirer de mieux que la galette cuite sous le sable ? Si je parle ici de ces instants formidables, c'est en remerciement pour mon guide, Mohamed Mahmoud Nemoud, amoureux de son pays et tellement heureux d'en faire partager la beauté, qu'il donne l'impression qu'il lui suffit d'étendre la main sur le sable pour en faire surgir la solution à n'importe quel incident.
Tellement merci ! Et pour témoigner de l'iniquité cruelle du classement de la Mauritanie en zone déconseillées au tourisme : venez en Mauritanie, vous y rencontrerez les gens qui font le désert vivant.

Sarah, 2 janvier 2012

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